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Son : bruitage, création et musique
Je pars à Valence réaliser le son avec Loïc Burkhardt à Folimage. Nous avions travaillé ensemble sur mes films d'école. Il est formidable (et oui !). Il a suivi le projet depuis l'animatique et nous avons parlé en amont de ce que sera l'ambiance du film, de nos besoins et de la méthode de travail. Je lui apporte le montage final, et on commence par 3 jours de bruitage, avec Julien Baissat. On cherche la couleur sonore, puis on enregistre à l'image les pas, les chocs, les glissades, les présences, les mouvements, et de la matière sonore pour les effets. Il utilise un pare brise cassé, du verre pilé, des tissus, des mixtures d'eau froide, etc... Les personnages prennent soudain vie. Puis je remonte à Paris récupérer les rendus du montage définitif pour l'envoyer au labo. J'en profite pour enregistrer la voix de mon ours italien qui malheureusement ne colle pas... Ensuite on s'enferme pendant les 3 semaines d'août avec Loïc pour constituer l'identité sonore du film. Le son a une importance capitale puisqu'il n'y a pas de paroles. Il faut une couleur spécifique, et également une compréhension maximale. Je souhaite quelque chose de très précis. On passe beaucoup de temps à nettoyer les sons, à les travailler pour qu'ils sonnent bien. Et puis on enregistre plusieurs personnes pour l'ours. Rien ne va. Je m'y colle aussi, et je n'y arrive pas non plus. Par contre, on enregistre Marjolaine Juste qui parvient à camper l'Inuit avec quelques onomatopées simples. Pour les sons de glace, nous avons fait appel à Boris Jollivet, que j'avais entendu à la radio avec son disque "chant de glaces" pour lequel il a enregistré les sons des lacs gelés du jura qui se réveillent avec le soleil, provocant des déflagrations tout à fait remarquables. Il nous a fourni une matière sonore de premier choix pour créer la banquise. Nous avons également acheté des sons de mers, vents, etc... à Marie Guesnier et Pierre Martens. Je me suis aussi collé à la musique dans le même temps, enregistrant des morceaux de mon côté pendant que Loïc avançait du sien. Je me suis beaucoup inspiré pour cela des chants traditionnels Inuits, ainsi que des chants polyphoniques, du disque Medulla de Björk, des chorales de György Ligeti et de la guitare de Neil Young. Nous n'avions toujours pas la voix de l'ours et ça commençait à devenir préoccupant, alors Loïc a fait un essai, qui s'est avéré concluant ! Au bout de plusieurs prises, nous avions notre ours ! Et Loïc avait la voix cassée... Il avait fallu enregistrer 5 personnes avant de finalement penser à l'ingé son ! Comme d'habitude, nous avons fini un peu à la bourre, mais le résultat était bon.
essai de berceuse pour la scène de tendresse entre l'ours et l'Inuit, non retenue au montage
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