Peinture sur pellicule

 

À la fin du mois d'août, nous nous sommes rendus en Belgique avec Olivier Gillon, au laboratoire Color by Dejonghe pour le rendu final sur pellicule. Après un test concluant, nous avons mis le procédé au point, et je leur ai remis le montage définitif.

Ils ont traité le film en argentique et m'ont renvoyé la fameuse séquence de fin, en trois exemplaires, afin que je la mette en couleur. J'ai donc passé le mois de septembre à faire pleins d'essais sur de la pellicule vierge puis sur les bobines du labo. Quelles encres utiliser ? Quel temps de séchage ? Est-ce que ça tient ? Ah non zut, ça s'en va dès qu'on le touche... Ou alors : chouette, ça tient bien, mais ça met deux jours à sécher et ça choppe toute la poussière... Et puis comment je l'applique ? Au pinceau, au rouleau, avec les doigts ? Je regarde encore et encore les films de Norman Mac Laren et plus ça va, plus je me rends compte de la somme de travail et de concentration qu'ils représentent. Je n'ai que trois essais, il ne faut pas se planter. J'attaque le premier : paf, ça foire, je stresse...

Bref, j'ai fini par faire deux versions, avec de l'encre colorex basique appliquée avec un pinceau minuscule sur chaque photogramme de la pellicule, du côté opposé à l'émulsion. J'étais installé sur une table lumineuse, entre deux bobines fermées ne laissant passer le film à l'air libre que 24 images à la fois, dans un espace clos pour éviter la poussière, un compte-fil devant les yeux pour voir ce que je peignais, et un sèche cheveux soufflant de l'air chaud en permanence sur la pellicule peinte.

Après plus de 2 semaines d'essais, ça ne m'a pris que 3 jours pour réaliser ces 2 versions définitives.

Aussitôt fait, aussitôt envoyé au labo pour assemblage avec le reste du film.

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