Préparation du film

 

Ce n'est qu'un an plus tard, en Février 2008, que la fabrication du film commence. Il a obtenu l'aide du CNC, d'Arte, ainsi qu'une bourse de la Fondation Lagardère.

Ce n'est pas évident après avoir réalisé un dossier très complet de se replonger dans l'architecture du film de manière concrète. Avec le dossier, j'avais l'impression d'avoir déjà réalisé quelque chose... mais pas le film.

Je me suis donc attelé à la tâche en reprenant tout le story-board dans le but de réaliser « l'animatique » du film. L'animatique, c'est le brouillon du film, c'est à dire le story-board filmé, avec du son. Cela permet de vérifier si le message est clair, si le découpage et la mise en scène fonctionnent, et si les intentions de départ marchent.

En animation, il vaut mieux prévoir un minimum ce que l'on fait, parce que la fabrication des images met beaucoup plus de temps qu'en "live".

Pour éviter de m'empêtrer dans mes idées et dessins, je sollicite le regard plein de sagesse et d'expérience d'Olivier Gillon, chef opérateur, qui va m'aider tout au long du film, autant par ses conseils techniques que pour la mise en scène et la cohérence narrative du projet.

Je passe plus de deux mois à réaliser l'animatique. Je modifie plusieurs fois le déroulement et le contenu de l'histoire ; toujours avec ce maître mot en tête : simplifier. Mais, plus je simplifie plus l'équilibre est difficile à tenir. Il faut aussi sans arrêt que j'arrive à m'extraire de mes pensées pour imaginer le regard d'un spectateur devant le film pour la première fois, sans toute l'histoire et la charge émotionnelle que j'y injecte ; c'est une des choses les plus difficiles.

Au fil de l'animatique, le film évolue et trouve de plus en plus son sujet, même si j'ai du mal à le formuler. Les dessins, le cadrage, le montage, les actions et le son se mêlent et ne sont plus qu'une seule et même narration. Je me demande qui va bien pouvoir faire la voix de l'ours...

Dans le même temps, je fais quelques essais techniques pour mettre en place la chaîne de fabrication de manière précise. Je fais donc quelques essais d'animation, de papier, de plumes, de prise de vues, etc... pour trouver mon rendu définitif.

Au bout d'un moment, même si l'animatique n'est pas totalement   terminé, je sens qu'il faut que j'attaque l'animation, sinon je vais tourner en rond et je commence à prendre du retard sur mon planning.

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