Distance, donc, distance.

Il n'y a pas d'humain, mais il y a quand même du sexe. L'animation permet de parler du réel, d'exprimer des sensations ou des émotions avec un moyen complètement artificiel. Faire « comme si » c'était le réel ne m'intéresse pas. Alors le pari est d'être sans cesse en décalage, pour les images et pour le son. C'est pourquoi je voulais que la partie « sexuelle » du film soit musicale. Nous avons travaillé très en amont avec Nicolas Subréchicot, le musicien, pour que le moindre mouvement du film soit calé sur un rythme musical. De même, l'utilisation de paroles qui n'ont a priori pas de sens dans le contexte (frangipane et motoculteur) me permet de jouer sur les rythmes de ces deux mots et d'induire l'idée que cet homme et cette femme ont leur propre code. Ce ne sont pas des inconnus l'un pour l'autre. De plus, il y a des connotations à ces deux mots. La frangipane est une pâte molle, sucrée, douce, elle se mange, souvent chaude, ou tiède, elle est liée au plaisir et à quelque chose d'organique. Le motoculteur est une machine imposante, un outil agricole, avec un moteur, il y a quelque chose d'industriel et de mécanique, de froid et de dur aussi. Dans le sexe, il y a ces deux aspects là, en même temps.

 

 

 

 

 

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