Aujourd'hui, je n'assistais pas
à une projection d'images et de sons ; j'assistais
à l'action visible et instantanée qu'ils exerçaient
les uns sur les autres et à leur transformation. La
Pellicule Ensorcelée.
Robert Bresson Notes sur le cinématographe.
Devant l’horreur, on choisit instinctivement de se taire. Alain Resnais et Jean Cayrol ont choisi au contraire de parler, ils ont préféré la mémoire insupportable à l’oubli.
Par un montage en contrepoint, alternant insoutenables images d’archives et images en couleurs des camps, par un texte volontairement froid et accablant, Resnais et Cayrol ont réalisé un chef-d’oeuvre dont on ne ressort pas intact.
À bord d’un transatlantique, Liza, ancienne gardienne SS à Auschwitz, croit reconnaître, vingt ans après, une de ses prisonnières, Marta, qu’elle croyait morte. Elle revoit d’abord des images brutes du camp. Puis elle cherche à se justifier auprès de son mari américain en se présentant comme protectrice de Marta et de son fiancé. Mais l’image dément ses paroles, et l’accable aux yeux des spectateurs.
Ce film est laissé inachevé par son réalisateur décédé pendant sa réalisation. Ce sont les fragments de ce travail en cours qui sont donnés à voir, ils n’en constituent pas moins une œuvre inoubliable.
Prix de la Critique Internationale FIPRESCI - Festival de Cannes 1964
Anna Ciepielewska, Jan Kreczmar, Aleksandra Slaska, Marek Walczewski
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60 ans après la libération des camps, le cinéma au risque de l’Histoire