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Telle une fiction, Migration Amoureuse raconte une histoire, présente des personnages et se construit sur la base d’une « quête », d’un « challenge » qui implique une dose de suspense. Toutefois, son attache à des éléments réels, regardés avec un point de vue personnel, bien sûr, mais alimentés d’informations objectives lui confère résolument son caractère documentaire. Il s’agit donc d’un film sur l’immigration amoureuse dans la mesure où elle est le moteur des histoires personnelles qui sont suivies, et non le centre. Ce sont les personnages et leur vécu qui demeureront la clé de la trame et qui tiendront le spectateur en haleine, se demandant : « Est-ce que Bruno réussira à immigrer? », « Est-ce que la distance finira par les séparer définitivement? », « Est-ce que Geneviève va repartir aux États-Unis ? ». Par cette chronique intimiste, ils découvriront sans aucun doute des choses qu’ils ne savaient pas sur l’immigration, mais ils auront d’abord l’occasion de suivre et ressentir l’épreuve qu’elle impose à un de ces nombreux couples qui y font face. Le fil conducteur de Migration Amoureuse demeure l’histoire Bruno. Il est le personnage dont la quête détermine principalement le début et la fin du documentaire, et qui sera suivi de plus près. Il est celui qui est au cœur de sa démarche migratoire, celui qui a passé l’étape de l’hésitation et qui s’est lancé, celui dont la volonté se fracasse contre la bureaucratie. Et, soyons honnêtes, celui qui présente la plus grande proximité d’observation et donc de compréhension de la question. Les histoires de Sébastien et Geneviève évolueront en parallèle, amenant des éléments complémentaires et une ouverture sur l’importance du phénomène. Lieux Influence Par contre, je ne peux m’empêcher de citer le travail très inspirant d’Andrée-Line Beauparlant. Avec Trois princesses pour Roland et Le petit Jésus (deux documentaires dont les sujets sont intimement liés à sa famille et qui présentent ses proches comme personnages principaux), elle a démontré avec brio qu’un sujet approché d’un point de vue intérieur et impliqué avait l’avantage d’être sensible en plus d’informatif. Voilà qui peut rassurer quelques sceptiques de l’intérêt des documentaires personnels…
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