|
||
Séquence 18 - EXT Jour - Allée de peupliers. MM pousse un landau pour nourrisson dans une allée bordée de grands peupliers. Elle est petite. Le vent souffle dans les arbres et fait frémir les feuilles. Bruissement. MM ( voix off) On doit être bien là-dedans... MM pousse désormais une brouette, toujours dans l'allée de peupliers. MM est allongée dans la brouette. Ses jambes dépassent de chaque côté. Elle regarde paisiblement le ciel à travers les branches. Du vert, du jaune, et du bleu un peu pâle.
|
||
|
||
Extrait du film : fin de la séquence 17 + la séquence 18
|
||
|
Commentaires d'Axel Cosnefroy sur cette séquence : 00 :07 :11 Au début, Jeanne voulait un gros plan sur les roues du landau de la scène 17 (square) pour faire le lien avec l'ouverture de la séquence 18 mais cela imposait un cadre en contre-plongée sur le visage de Miou-Miou, c'était inélégant, nous avons donc changé pour rester à la hauteur du visage. 00 :07 :15 La séquence commence par un plan large pour poser le décor, l'allée et le mouvement général. J'aime les ombres au sol. 00 :07 :23 Profil de Miou-Miou, le mouvement de son visage emmène le mouvement vers les arbres. C'est une des qualités de cette comédienne de comprendre immédiatement le rapport avec la caméra et de nous aider à faire les liaisons. Son mouvement qui semble si naturel est une composition pour nous emmener ailleurs. Pour le travelling, nous avions un rail de 10 mètres, c'était trop peu, nous avons dû constamment ajuster. Ma problématique était de faire oublier le mouvement de la caméra qui associait un travelling et une montée à quatre mètres de haut et de passer d'un plan serré sur le profil de Miou-Miou à un plan large sur les arbres puis revenir en plan serré sur la comédienne dans la brouette. C'est aussi pendant le mouvement vers les arbres que Miou-Miou s'asseyait dans la brouette poussée par un technicien. Tous ces mouvements additionnés, sans oublier la poésie générale de cette séquence, sont réalisés en un plan-séquence assez lent pour aider le spectateur à aller vers le symbolique, à se projeter dans l'image mentale du personnage de Miou-Miou, comme une pensée dans sa tête. Le plan-séquence apporte une étrangeté. C'est moi qui l'aie cadré aux manivelles, la caméra étant dirigé par une tête télécommandée (montée à 4 mètres). Hélas, cette tête est tombée en panne et nous avons dû réparer pendant deux heures, il nous restait alors assez peu de « lumière utile » car le jour baissait, c'est comme ça le cinéma, toujours se battre avec le réel. 00 :07 :41 Je trouve que l'entrée de la brouette est un peu longue sur la descente vers le chemin à la fin du plan. Vertu du montage, Jeanne a utilisé toutes les prises, même celles qui ne sont pas dans l'axe, le temps passe ainsi... La séquence se termine par une contre-plongée subjective sous les arbres. C'est un plan de coupe que j'avais imaginé pour rythmer le cheminement, il se retrouve en conclusion de cette séquence, c'est au montage que ce plan a pris une autre valeur.
|
|